Culturhône à Bollène (Vaucluse) Sous le soleil et sans Ogm

Une réunion grandes cultures de cette envergure, réunissant sur la journée près de 800 agriculteurs et techniciens, il y avait bien  longtemps que le Sud-Est n’en avait vue ! Et l’événement manquait, comme l’expliquait le président de la Coopérative agricole Provence-Languedoc (Capl), Francis Audema : « C’est un retour aux sources avec un rassemblement céréaliers de grande  envergure ».

La journée Culturhône a accueilli près de 800 personnes . (© CZ)

L’objectif des organisateurs était de rassembler sur un même lieu les différentes innovations technologiques de la filière végétale pour informer et conseiller les céréaliers en amenant des références technico-économiques sur le blé tendre, le blé dur, le colza et le tournesol.

Essais & paëlla

Sous un franc et chaud soleil, les visiteurs ont d’abord été invités à monter dans des bus qui les ont amenés sur les parcelles d’essais proches pour prendre connaissance des visites d’essais (lire ici) menés par Arvalis et le Cetiom. Jean-François Devaux, ingénieur de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, a également présenté les essais relatifs au travail du sol (du labour au semis à la volée) menés depuis deux ans (lire ici). Enfin, des semenciers ont présenté leur gamme, notamment en blé tendre et orge.

Après une paëlla bon-enfant, les producteurs ont pu assister à trois conférences. La première portait sur les besoins en blé de qualité pour la semoulerie française, proposée par Jean-François Mas, responsable des achats pour la société Panzani. Puis Chrystel L’Herbier (responsable du secteur économique Arvalis) a présenté un tour d’horizon des besoins alimentaires mondiaux d’ici 2020, suivi de la présentation de coûts de production dans la région Sud-Est. Enfin, les visiteurs ont pu achever la visite par la découverte des silos de la zone industrielle et du silo portuaire.

Une manif dans le calme

À 14h00, des mouvements anti-Ogm se sont rassemblés aux portes de la coopérative en vue de manifester contre la présence dans les essais Cetiom « de tournesols mutés résistants à un herbicide ».

À 14h00, des mouvements anti-Ogm se sont rassemblés aux portes de la coopérative en vue de manifester contre la présence dans les essais Cetiom « de tournesols mutés résistants à un herbicide ». (© CZ)

Selon les manifestants, « ces plantes obtenues par mutagénèse incitée sont des OGM, selon la définition de la directive européenne 2001/18. Elles génèrent les mêmes risques de dommages sur la santé et l’environnement que les plantes obtenues par transgénèse ».

La manifestation s’est déroulée dans le calme. D’un côté, une délégation des collectifs anti-Ogm a été reçue par messieurs Maucci (directeur de la coopérative de Bollène-Barjac), Simon (responsable collecte de la Capl), Jouffret (responsable de la zone sud du Cetiom) et Tubery (agriculteur bio et conventionnel et administrateur du Cetiom).

Objectif : échanger sur les arguments de chacun. Les organisateurs ont ainsi précisé que « les différentes parcelles expérimentales ne comportaient pas de cultures Ogm », tandis que le collectif souhaitait demander aux responsables pourquoi ils cultivaient des Ogm et informait les agriculteurs présents.

De l’autre, des manifestants se sont rendus sur les parcelles expérimentales pour informer les agriculteurs présents, avec comme mot d’ordre l’interdiction d’arracher quoique ce soit.

Les manifestants anti-Ogm se sont rassemblés aux portes de la coopérative avant de rejoindre pour partie à pied, pour l’autre via des bus mis à disposition par la coopérative de Bollène-Barjac, les essais variétés tournesol in situ du Cetiom. Les manifestants ont respecté leur engagement de ne rien détruire. (© CZ)

« Les producteurs de la région sont à la recherche de nouvelles productions ainsi que de nouvelles techniques car la situation économique et de la filière est particulièrement incertaine, avec localement une production viticole en crise. Culturhône doit être un lieu de rencontre et de prise d’information sur les nouvelles créations variétales, les nouvelles méthodologies de protection des cultures et la maîtrise d’adventices dont l’ambroisie à feuilles d’armoise qui est un enjeu de santé publique », expliquaient les organisateurs soutenu par un argumentaire technique du Cetiom sur ces variétés de tournesols résistantes aux herbicides (lire ici).